Marivole Éditions
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Dans le village, tout le monde l'appelait la petite Fadette parce qu'elle avait la taille d'un farfadet et les pouvoirs d'une fée. Comme sa grand-mère, elle guérissait les hommes et les animaux. La famille Barbeau était une famille de paysans respectée dans les environs. La mère Barbeau avait eu des « bessons », c'est-à-dire deux jumeaux : Landry et Sylvinet. Landry tomba amoureux de Fadette. Mais l'amour d'une sorcière était mal vu dans une famille de paysans respectables, et il rendit malade de jalousie Sylvinet, l'autre « besson ». Après La mare au diable, et François le Champi, La Petite Fadette est le troisième roman rustique de George Sand. Très attentive à la vie des paysans du Berry, elle décrit le folklore, et fait l'apologie de la société champêtre.
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Pierre Loti, dans son roman Ramuntcho, publié en 1892, décrit un Pays basque traditionnel et presque caricatural, au grand dépit de certains défenseurs de l'identité basque. Pourtant, Pierre Loti dépeint avec talent l'âme et le pays basques, et ce livre en est devenu un ouvrage emblématique. Ramuntcho, contrebandier, aime Gracieuse. Gracieuse aime Ramuntcho et lui promet de l'épouser quand il reviendra du service militaire. Seulement, la séparation dure trois ans, pendant lesquels la mère de Gracieuse se déchaîne : plutôt que de la donner au fils de Franchita, elle préfère l'enfermer au couvent. D'un couvent, ne peut-on sortir ? Projet sacrilège mais bien tentant pour un amoureux, un enlèvement qui sera manqué... On retrouve là la veine littéraire de Pierre Loti. C'est une histoire d'amour un peu triste, mais aussi d'aventure, dans un décor unique : le Pays basque, terre d'adoption de l'auteur qui vécut à Sare et mourut à Hendaye. Une région particulière où les jeunes gens dansent, jouent de la pelote et font de temps en temps de la contrebande. La description du Pays basque est pour beaucoup dans l'immense succès de Ramuntcho. Le lecteur d'aujourd'hui prendra un grand plaisir à lire cette histoire très forte de la conquête et de la perte d'un paradis perdu.
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Fils de métayers, Jacquou doit faire face aux rudes conditions de vie des paysans du XIXe siècle ; sa famille est exploitée par le comte de Nansac. À la suite du meurtre de Laborie, régisseur du château, Martissou, le père de Jacquou, est condamné aux galères où il meurt. Sa mère décède également peu de temps après. Jacquou va alors connaître la faim, le froid, le malheur et la tyrannie du comte de Nansac. Orphelin, il est recueilli par le curé Bonnal qui s'occupe de son éducation. Jacquou est un garçon plein d'énergie. Il connait parfaitement la nature de son coin de Périgord. Il va devenir un adulte fort, déterminé et séduisant, bien décidé à combattre l'injustice dont sa famille a été victime, il va se venger du comte de Nansac et démontrer qu'un pauvre croquant n'est pas dépourvu ni de courage ni de grandeur.
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Dans le village de Saint-Ambroise, que l'auteur a situé dans le bocage vendéen, Madeleine Clarandeau est engagée comme servante par Michel Corbier, de la ferme des Moulinettes. Corbier est veuf et a deux enfants. Peu à peu, Madeleine va gagner une place prépondérante dans l'éducation des deux enfants et le travail à la ferme des Moulinettes. Elle pourrait continuer à leur servir de mère, mais un jour débarque une jeune fille, Violette, qui finira par épouser Corbier et chassera Madeleine de la ferme. Un roman social noir sur la vie d'une nourrice dévouée minée par l'ingratitude de ses maîtres. Un témoignage admirable de la vie en Vendée à cette époque.
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Les Gardiennes nous dépeint la vie dans les campagnes durant la première guerre mondiale.
Pendant que les hommes sont au front, la France essentiellement rurale doit s'organiser. Ce sont les femmes, les enfants et les vieillards qui se mobilisent donc en attendant le retour des hommes décimés par les combats. Les Gardiennes sont à la tâche : la grande Hortense, Solange, Francine, Léa... doivent administrer leurs domaines en attendant le retour de la paix. -
En ce début de XIXe siècle, nombreux sont les défis qui attendent la fille des Chapelin, Jeanne. Mariée à un laboureur, elle s'installe loin de Louvet, dans le petit village de Nohant, en Berry, là où précisément habite une certaine Aurore Dudevant qui deviendra la romancière George Sand. Amie de la célèbre écrivaine, Jeanne a la chance unique de fréquenter les plus grands artistes du XIXe siècle : Musset, Delacroix, Chopin, Flaubert... et de découvrir la femme de lettres sous un jour nouveau. Tout aurait pu être paisible. Hélas, c'était sans compter sur la présence troublante du duc Louis-Alexandre de Nuys qui n'a rien oublié des vieilles querelles de famille... Ce nouvel opus, qui peut se lire de manière indépendante des précédents, transporte le lecteur dans un XIXe siècle étonnant, où se mêlent arts et révolutions : on y croise tour à tour des écrivains, des artistes, mais aussi des révolutionnaires et des hommes politiques comme Napoléon III.
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Mai 1968, alors que les premiers élans révolutionnaires échauffent le Quartier latin, Armand, jeune homme solitaire, survit mystérieusement à une mort violente. Un vieil homme lui redonne goût à la vie et lui offre la possibilité de revenir la veille de chaque journée pour en changer son cours. Armand comprend qu'il peut ainsi influencer le destin des autres et même l'Histoire, au cours de cette période particulièrement tumultueuse... jusqu'à une limite qu'il ne tarde pas à franchir.
Armand se reconstruit et découvre le passé ombrageux de sa famille, la France étudiante et l'amour. Sa passion pour une jolie lycéenne au caractère volcanique l'entraînera au-delà de la raison dans les souterrains clandestins du métro, puis loin des frontières de son pays. -
Paul Verneleix, un riche porcelainier, vient de perdre son épouse Elisabeth dans l'incendie criminel de leur maison. Aussitôt les soupçons pèsent sur le mari, qui refuse de donner son alibi. Claudius Renoir arrive dans le Limousin dans cette ambiance. Là, il retrouvera Anne-Laure Matignon et le commissaire Martinaud, avec l'aide de qui il tentera de découvrir les véritables meurtriers d'Elisabeth Verneleix. Entre trahison, arrivisme, franc-maçonnerie et crimes sordides, Claudius Renoir aura tout le mal du monde à faire la lumière sur cette affaire et connaîtra lui aussi le poids des châtiments.
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Au lendemain de ses noces avec Margot, ce 3 août 1914, Joseph s'engage pour sauver la Patrie. Après avoir essuyé le premier feu, après avoir appréhendé la peur, il erre en ce début d'année 1915 dans le no man's land sous une grêle de balles et de bombes allemandes. Entre ses souvenirs d'enfance et son désir de revoir Margot, entre ses états d'âme et ses réflexions sur ce conflit, Joseph en vient à espérer mourir si c'est le prix à payer pour gagner la paix et retrouver sa femme.
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Le temps des blés Tome 2 ; le fils des Lumières
Guillaume Trotignon
- Marivole Éditions
- 1 Avril 2015
- 9782365752725
Des années 1750, au cours desquelles les Lumières s'affirment, jusqu'aux grondements de la Révolution de 1789, c'est une série de transformations sans précédent que les Chapelin, famille de paysans, et les de Nuys, comtes et aristocrates, devront affronter. Le jeune Antoine Chapelin, fils du paysan Martin, découvre les guerres du Canada et l'éducation des Lumières - en agronomie comme en politique. Le comte Louis de Nuys, pour sa part, rêve de gloire... En ces temps où les idées des Lumières révolutionnent les esprits et où la monarchie s'affaisse, les deux héros voient leur destinée se croiser pour le pire. Cette fresque historique, qui se lit d'une traite, fait suite au précédent tome, Le Temps des blés.
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Tout le pays est en effervescence. Le roi, le grand Louis XIV, vient à Chambord goûter le divertissement de la chasse. La cour et l'arrière-cour se pressent. Grands seigneurs, belles dames, gentilshommes de moindre relief sont là. Colbert, l'omnipotent ministre du roi, celui qui fait tant d'ombre autour de lui et suscite tant de haines, y est lui-même attendu. Molière aussi est du voyage. Avec sa troupe, il doit créer sa nouvelle pièce, Le Bourgeois gentilhomme. Le roi aime Molière, qui sait si bien le faire rire et dire les choses qu'un roi ne saurait dire. Mais si Colbert a ses ennemis, Molière a les siens, non moins acharnés. Ceux-là voient dans ses pièces d'intolérables attaques contre les bonnes moeurs, la religion, les privilèges de toutes sortes. Mettre à profit le séjour à Chambord pour abattre l'un et l'autre, le ministre trop puissant, l'auteur tellement impertinent, voilà le dessein machiavélique qui se trame dans l'ombre. Pour le mener à bien, les conjurés ne reculent devant rien. Leur chemin est semé de meurtres et de terrifiantes manipulations. Ils sont infiltrés jusqu'au coeur du pouvoir royal, jusque dans l'intimité du monarque. Leur plan est d'une habileté et d'une efficacité redoutables. Ils ont pensé à tout, tout calculé. En effet, ils semblent bien qu'ils aient tout prévu... sauf le minuscule grain de sable qui vient si souvent enrayer les machinations les plus hardies, les plus diaboliques : l'amour.
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Histoires de grands ou petits gibiers, histoires de bêtes à plumes ou de bêtes à poils... Alain Philippe, journaliste cynégétique, nous livre ici une soixantaine de nouvelles qui rapportent des personnages hauts en couleur, des aventures surprenantes, insolites comme par exemple Johnny Hallyday croisé à la fin d'une partie de chasse en 1978. Un régal pour les chasseurs comme pour les non chasseurs, amateur d'une nature authentique.
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Jacques a toujours dit qu'un jour il partirait « Tout droit devant », conscient qu'il ne le ferait jamais. Pourtant, un jour différent des autres, incapable de supporter plus longtemps une vie conjugale impossible, il part sous la pluie en direction du sud.
À bout de force, il se réfugie dans une grande maison, chez Mathilde, une dame mystérieuse qui l'envoute et le prive progressivement de toutes ses défenses... Un homme, malade, dont il a remarqué la présence est finalement étouffé dans son lit. Jacques inconscient se réveille, dans une chambre auprès de Mathilde sans le moindre souvenir. Elle l'accuse du meurtre de son mari. « Il a basculé dans un autre monde délicatement irréel, abandonnant toute forme de raison, aujourd'hui, il en est convaincu, il a cédé sans pouvoir résister à une tentation fatale... »
A-t-il été victime du seul pouvoir de séduction de Mathilde à la manière du chant clair des sirènes attirant les marins ou d'une substance discrètement administrée par son hôtesse ? Jacques reprend sa fuite mais tombe rapidement dans les mailles de la Justice et comme si cela ne suffisait pas, il apprend qu'il est atteint d'une maladie grave qui risque de l'emporter très vite...
Laquelle de ces deux fatalités l'emportera ? Et si en attendant il réapprenait à vivre et à aimer ?
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Imprimé à compte d'auteur en 1938, Le Pote, 1916 n'avait jamais été édité et son intérêt était resté confidentiel. Le roman est centré sur la forte amitié entre Rallie (on n'a pas de mal à y reconnaître Rallon lui-même) et son « pote », Bouboule, « un gros soldat, un rouquin à la démarche pénible... » Nous sommes sur le front et nous voyageons de Nancy à Verdun. Écrit à hauteur d'homme et à ras de terre par un homme qui a fait cette guerre, c'est le quotidien des combattants qui est au coeur de l'écriture : alcool, nourriture, poux, rats, saleté, peur, horreur des batailles, paysages, relations entre soldats et avec les civils, sexualité et amour mais aussi critique des supérieurs ainsi que de la conduite et de la nécessité de la guerre. Pas de haine de l'ennemi, en tout cas, dans ce roman où deux soldats essayent seulement de tenir coûte que coûte. Sa sincérité, sa description du conflit qui y est tout sauf un décor, méritent en tout cas largement qu'on le lise encore. Il pose aussi le problème, si fréquent et toujours d'actualité, du rapport entre expérience militaire et fiction.
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Noémie Larciel est maîtresse d'école à la ville. Affaiblie par une anémie, elle part se reposer dans un village des Ardennes. Elle tombe amoureuse d'un homme du village, mais elle va repousser sa demande en mariage, car elle estime ne pas pouvoir abandonner ses élèves qui ont besoin d'elle. L'eau suit sa pente, et la jeune institutrice aussi : « Comme va le ruisseau... comme vont les ondes de la vie, comme va l'élan des âmes. » Un texte à la narration simple, un livre qui ressemble à un beau pastel de Millet. L'auteur sait trouver le verbe juste, l'épithète vraie, le mot qui peint cette nature des Ardennes, qui décrit cette jeune femme franche et gracieuse. Une histoire dont l'authenticité est renforcée par quelques locutions du terroir paysan et de magnifiques descriptions de scènes de pêche à la ligne.
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Fin d'automne dans les Pyrénées ariégeoises... Dans le petit monde des chasseurs d'isard, c'est l'affolement : le meilleur d'entre eux vient d'être mortellement blessé par un tir d'arbalète au cours d'une chasse à l'approche, à deux mille mètres d'altitude. Lorsque deux autres chasseurs de la même société perdent la vie dans des circonstances similaires, les esprits s'échauffent. Quelle est la signification du mystérieux rituel que semble observer le tueur ? Serait-il un nostalgique de Gaston Phébus et de son Livre de la Chasse ? De qui et de quoi cherche-t-il à se venger ? De règlements de compte en méprises, l'enquête criminelle se fourvoie chaque jour davantage. Une peur panique s'empare de ceux que l'on désigne désormais comme des victimes potentielles. A Foix, le château est le théâtre nocturne d'événements ignominieux. Le tueur fascine. Il triomphe et le fait savoir. On décide alors de faire appel à Claudius Renoir, connaisseur de l'âme humaine et des enluminures médiévales. Sur fond d'intrigues locales, celui-ci se voit obligé d'inventer une méthode d'investigation "très originale" pour mettre fin à la menace qui rend folle toute une population.
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Ce troisième roman de François Barberousse aurait dû être publié en 1938-39 chez Gallimard. Il ne paraîtra pas. Gusse, le héros du roman, est soldat pendant la Grande Guerre. Pour autant, le roman ne peint en rien la guerre elle-même. Il décrit le désespoir d'un jeune homme qui constate que la communauté paysanne qu'il aimait se délite au fil des années de conflit. Chaque permission est pour lui l'occasion de constater que le monde paysan est profondément blessé dans ses usages, dans ses valeurs. « L'âge d'or » des campagnes françaises (ainsi a-t-on pu nommer la période des années 1880- 1900) a bien disparu. Bien qu'éloignée du front, la Sologne et sa ruralité profonde ne sont donc pas à l'abri des changements. Et tout l'art de ce roman est de savoir les peindre avec force et avec tact.
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« Ne te mêle pas de la conversation des grands! »... Combien de fois avez-vous entendu cette remarque, étant gamin? Dans chaque famille, il y a des secrets plus ou moins bien gardés. Plus ou moins avouables, aussi. Quand un grain de sable vient dérégler la machine bien huilée d'une vie qu'il croyait normale et heureuse, Paulo, petit berrichon vif et imaginatif, se fixe un but jusqu'à l'obsession: percer le secret que feu son père avait promis de lui dévoiler, qu'elles qu'en soient les conséquences.
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À Salbris, en Sologne, une propriété très discrète abrite des « grandes oreilles », des paraboles qui servent à écouter toute la planète. Les services secrets américains ne sont pas loin. Une intrigue, presque un polar. Ce roman va retenir votre souffle. -
Encore un roman agricole... Oui mais pas que ! L'âme paysanne y tient une bonne part et le jeune et naïf Parisien qui arrive à la recherche d'un surprenant passé familial s'y frotte et s'y pique ! Difficile de découvrir la passion quand Marie, la jolie chef de culture d'un grand céréalier trop tôt retraité, s'attache viscéralement à cette terre de Beauce sous laquelle couve la lave de la colère des hommes.
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Il y a des 'Chtits" dans le ch'Nord, connu ! Mais il y en a aussi entre l'Allier, le Berry et la Creuse. C'est le pays des "cht'tits gas", chers à l'écrivain paysan Emile Guillaumin. C'est ainsi que l'on appelle "les jeunes" dans ce coin de la France. Dans les années soixante, les "ch'tits gas" en question écumaient les bals de campagne, à la recherche de "ch'tites gattes" voulant bien se laisser "câliner" et plus si affinités, à l'arrière d'une Deudeuche, d'une Aronde ou d'une 4CV. Qui sera couronné roi des parquets-salons à l'issue de la saison 1962-63 ? Qui sera sacré dauphin ou "prince" de ces pistes de danse couvertes, montées et démontées chaque semaine dans un bourg différent au hasard des fêtes de village ? C'est la peinture d'une époque, au temps du "yéyé", dans le contexte culturel, sociologique et politique des Trente Glorieuses. Cette histoire nous est racontée telle qu'elle fut vécue dans le centre de la France, mais elle aurait pu se dérouler ailleurs dans l'Hexagone.
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Delcouderc et Merilhou ; deux scélérats qui ont fait trembler le Périgord
Rudi Meunier
- Marivole Éditions
- 1 Avril 2015
- 9782365752039
Pierre Delcouderc, un vaurien habitant Périgueux, a marqué son époque (milieu du XIXe siècle) de la pire des façons : en volant et en tuant. Son, ou plutôt ses procès firent la une des journaux et son exécution fut suivie par des milliers de Périgourdins. Ses frasques parurent pendant plus de six mois sous forme de roman-feuilleton dans Le Combat périgourdin un demi-siècle plus tard. Le journal enchaîna aussitôt avec une autre histoire, vieille d'à peine trois mois, consacrée à un autre criminel hors pair : Jean Mérilhou. Ce sont ces deux chroniques que Rudi Meunier reprend ici, tout en les agrémentant d'informations diverses glanées dans les archives et autres écrits afin de donner une vision aussi complète que possible de ces deux scélérats.
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Si Joseph s'était tu, jamais Jules ne se serait endormi et serait descendu du train à La Guerche. C'est qu'il était soûlant, Joseph ! S'il était resté éveillé, Jules serait retourné chez lui, à Reuilly. Mais voilà, le sort en avait décidé autrement. Il aurait pu faire demi-tour, comme le voulait Joseph. Mais non. Il décida de rester là. L'endroit lui plaisait, surtout cet étang niché au fond d'une clairière, avec sa source limpide. Mais surtout, il prenait plaisir à se repaître des histoires des autres : celle, mystérieuse, de Mathieu, le vieux paysan ; celle, fascinante, d'Eugène, le « Fantôme »... Sans doute Jules cherchait-il à oublier la sienne, d'histoire... sans parler de la petite Annie, toujours accrochée à ses basques ! Et Joseph, qui observe, commente, vitupère, et enfin approuve. Tais-toi ! Joseph raconte le destin croisé de quatre personnages que le hasard a réunis au fin fond de la campagne berrichonne, comme pour exorciser leur passé, apaiser leur présent, et leur préparer un bel avenir.
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Une fille de rien, c'est l'histoire d'une fille de la campagne, qui mène à la ville la vie galante. C'est aussi toute l'existence d'une petite paysanne qui tourne mal. Jules Leroux nous présente dans ce roman une aventure « peu convenable à la décence », qui aurait pu provoquer les bonnes consciences du début du XXe siècle. Mais c'est surtout la qualité littéraire de ce roman qui fut remarquée. Une fille de rien est un roman savoureux, chargé du suc robuste du terroir, inspiré des Ardennes dont Jules Leroux était originaire et du Nord où il vivait lorsqu'il a rédigé ce roman. C'est oeune uvre attentive à une dimension sociale, celle d'un monde rural dont les valeurs sont déjà en train de changer avant la Première Guerre mondiale. C'est le premier roman de Jules Leroux. Celui-ci avait présenté le manuscrit à Louis Pergaud qui avait obtenu le prix Goncourt en 1910 avec De Goupil à Margot. Pergaud l'avait recommandé à l'éditeur Figuière qui le publia et le proposa au Concourt en 1911. Il fut remarqué par le jury, mais n'obtint pas la « suprême distinction ».