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Le Bruit Des Autres
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Le polar et le train, c'est une longue histoire qui débute avec l'émergence du roman de gare au XIXe siècle, se poursuit dans les oeuvres de nombreux auteurs inspirés par l'atmosphère de mystère propre à la gare et au train, et qui perdure à travers l'émotion que procure un bon polar pendant un trajet en train, un instant suspendu au milieu de vies pressées... Pour compléter cette plongée dans l'univers du noir, SNCF Limousin s'associe au Bruit des autres pour la publication de ce recueil de nouvelles inédites.
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Le Salon du livre oublié a dressé son chapiteau place de la Motte à Limoges. Un crime, suivi de plusieurs disparitions, met le salon en émoi. Une course contre le temps s'organise pour tenter d'empêcher le tueur de commettre d'autres meurtres. L'enquête nous révèle les fortes racines sociales des personnages et nous entraîne dans plusieurs endroits connus ou insolites de Limoges.
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Après Un salaud au salon, où un crime était commis au Salon du livre oublié de Limoges, Pierre Frémont récidive avec un nouveau polar, rural, rustique, solide, aux racines enfoncées bien profond dans le sol limousin. Les personnages ne font pas dans la dentelle. Leur univers, c'est plutôt la tenue de rando, la cueillette des champignons et les casse-croûtes arrosés d'un "buzet sans chichi". Mais attention, l'oeil ouvert sur le monde et pas leur langue dans leur poche pour dénoncer les injustices ou évoquer tous les sujets qui fâchent.
La télévision, par exemple, avec ses "divertissements" exaspérants, un ronron permettant à la lucarne à gogos de distiller sa mithridatisation libérale avec au menu : étrangers, cheminots, fonctionnaires... Une tambouille politicarde, tartinée par les chiens de garde du pouvoir, permettant à ceux qui n'ont rien à becter d'avoir, faute de mieux, des recettes de cuisine ou quelques idées pour bien voter ! Ces reality-shows, qui ne dépassent pas le niveau des latrines, horripilent Aurélien alors il a recyclé sa télé en aquarium.
Ou l'agriculture : Ici on n'est pas dans l'industrie céréalière. Malgré les primes, la PAC mène la vie dure aux paysans. Ici on ignore les pontes de la FDSEA qui finissent invariablement ministre de droite. Ici on milite à la Conf', la confédération paysanne. François aime ce mot : paysan, même si certains lui accolent une connotation péjorative. Il lui rappelle ses racines, celles de ses ancêtres même s'il n'a pas repris le flambeau. Paysan nom de Dieu, pourquoi avoir honte !
Voilà, le ton est donné !
Le premier personnage qui entre en scène, c'est Josselin. Il a loué une maison dans un lieu-dit et il aspire à de grandes balades en forêt avec sa chienne et son appareil-photo mais il se rend vite compte que les promenades dans le coin s'avèrent moins tranquilles que prévu. Une entreprise s'est installée dans une clairière et s'efforce d'éloigner d'éventuels curieux par tous les moyens possibles : arbres abattus, fil de fer barbelé, parachutages de vipères en ULM... Des pratiques qui ne plaisent pas du tout à Josselin et ses amis : Léandre, un vieux de la vieille né ici ; Aurélien, le bricoleur, dont le tube Citroën va rendre encore bien des services ; Louis, un paysan du coin ; et François, le commissaire rencontré lors de la précédente enquête mais aujourd'hui à la retraite.
Tout ce petit monde n'a pas froid aux yeux et entend faire respecter la liberté de circulation dans "leur" campagne. De quoi s'occupe-t-elle cette mystérieuse entreprise ? Qu'a-t-elle donc à cacher ? Et ces étranges va-et-vient n'auraient-ils pas un rapport avec le décès du père de Francette dans un accident resté mal expliqué ou celui d'Antoine noyé dans un ruisseau ? Sans oublier la fin encore plus atroce d'Alphonse qui ne doit pas rester impunie !
Enquêtes, repérages, avec un matériel artisanal ou hautement technologique, tout va être mis en oeuvre pour savoir ce qui se trame dans ce nid de vipères au sens propre comme au sens figuré.
On suit avec plaisir les aventures des baroudeurs limousins, dans leurs périodes d'action, comme dans leurs soirées arrosées, leurs discussions animées, leurs fiestas parfois très chaudes et on retrouve avec plaisir, ici ou là, quelques accents du regretté René Fallet dans sa truculente veine beaujolais. Des braves garçons qui aiment rire, boire et faire la fête mais qui ne supportent pas qu'on vienne leur marcher sur les pieds ! Qu'on se le dise et gare aux malfaisants !
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Pierre Frémont récidive. Pour la troisième fois, nous retrouvons Josselin et son « équipe » de bons vivants qui aiment bavarder, manger, picoler, aller aux champignons et ou à la pêche. L'équipe compte maintenant une dizaine de personnes rencontrées au fil des aventures précédentes : François, un ex-policier, et André, un ancien voleur, Aurélien, un bricoleur de génie, et puis Mouss, Morgan, Julien, Lydia, Marianne...
Sans oublier le capitaine Gilles Martineau, qui dirige maintenant le commissariat et se trouve confronté, ces jours-ci à une série de meurtres et de disparitions d'enfants. Les meurtres et les disparitions sont-ils liés ? Rien ne permet de l'affirmer mais Limoges n'est pas le Chicago des années vingt et une coïncidence paraît bien improbable.
Surtout que sur les lieux des assassinats on retrouve, chaque fois, un doudou liant la scène de crime au monde de l'enfance.
Les victimes sont exécutées avec une grande cruauté psychologique, la mort n'intervenant qu'après un laps de temps qui permet de bien la voir approcher, comme une mèche faisant le tour de la pièce avant de parvenir à l'explosif fixé sur le corps ficelé et terrorisé.
Bien sûr, on aura le fin mot de ces assassinats et des enlèvements d'enfants mais l'enquête va se révéler ardue et animée. Josselin et ses amis vont se trouver au coeur du maelstrom et tous n'en sortiront pas indemnes.
En toile de fond, de manière récurrente, on retrouve les thèmes chers à l'auteur.
La convivialité est toujours au rendez-vous. Le roman s'ouvre sur une fête de rue et se termine sur un banquet villageois que n'aurait pas désavoué Astérix. Quelques bonnes adresses sont indiquées ici ou là : le restaurant des Petits ventres, véritable Q.G. de l'équipe, le bar le Rétro où officie Maryse, le Bistrot d'Olivier ou le Baroudeur, sans oublier l'association des Amis du rosé de Verneuil.
La détestation de la télévision et notamment de la façon dont les informations y présentées. Il en a marre de cette télé putassière qui ne fait plus d'info mais de la téléréalité à longueur d'antenne. Pourvu qu'il y ait du sang ou des otages. Surtout si c'est dans une école ! Qui pourrait tolérer ça ? Personne, évidemment ! Mais la télé, si ! Occasion en or de faire péter l'Audimat ! Avec cet oeil racoleur, voyeur, vicelard, violeur elle livre en pâture son mercantilisme digne des plus mauvais torchons pipole. [...] Le drame c'est qu'à force de pilonner les cerveaux du peuple docile et avachi devant le petit écran, elle arrive à faire aimer ses bobards. Seule une équipe de la 3 locale, "très pro et décontractée", trouve grâce aux yeux de Josselin.
L'indignation politique n'est jamais très loin. Le PDG d'un groupe américain fait le paon devant les caméras accueillantes, bienveillantes, racoleuses, suceuses. Il insulte les ouvriers français. C'est normal ! C'est le métier des amerloques. Chez les descendants de Christophe Colomb, un ouvrier c'est un esclave. Lui, le big boss, c'est pas un fainéant, c'est un bosseur. La preuve, il a augmenté les dividendes de ses actionnaires de 2 300 %.
Indignation, convivialité, intrigue et enquête, action et émotion (et même une poursuite automobile comme au cinéma), le tout dans les décors naturels des alentours de Limoges, voilà la marque de fabrique de Pierre Frémont. On aime et on en redemande ! A suivre...