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FeniXX réédition numérique (Éditinter)
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Ce peu de nous
Bernadette Throo
- FeniXX réédition numérique (Éditinter)
- 12 Novembre 2015
- 9782402045971
Ce peu que nous sommes À travers les saisons fugaces Butant contre l'opacité du monde Roulés comme galets par les remous du siècle... Comment le poète saurait-il capter autre chose Qu'un écho tremblant, presque inaudible, petite musique dérisoire et obstinée ?
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Légendes, éclats, approches...
Rodriguez A. Campos
- FeniXX réédition numérique (Éditinter)
- L'Echappée belle
- 5 Novembre 2015
- 9782402022392
Ce que les mots auraient à dire m'importe moins que le fait qu'ils puissent se projeter vers l'inconnu, ou plus modestement y cheminer en serpentant, pour s'établir sur le papier, chargés de l'empreinte d'une magique résonance, d'un Indicible qui porterait, en le traversant, le Verbe - harmonieux mouvement ou déploiement habité par le Souffle... Mais ces mots ne semblent devenir les pèlerins d'un nouveau monde, d'un autre pays, celui des « merveilles », que si l'attention, l'écoute et le regard, se sont préalablement postés dans le silence, la quiétude d'un espace intérieur, avec l'intention de découvrir, de dévoiler, ou de répondre de manière plus juste à des questions fondamentales qui se rebellent, comme dans un élan de défi, devant les réponses toutes faites. Cet inconnu semble alors nous communiquer que, libéré, le silence est musical ou - pour mieux dire - que la Source est surtout harmonie, avant même qu'elle puisse (peut-être) nous délivrer un sens... La parole poétique qui en résulte est donc là pour communiquer une expérience qui est de nature essentielle, à savoir intérieure... A.C.R.
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Le Vin étoilé
Eric Tessier
- FeniXX réédition numérique (Éditinter)
- Côté court
- 5 Novembre 2015
- 9782402022231
Le vin, pour l'ivresse. Étoilé parce que consigné. C'est la misère qui vous y attache, à ce vin-là. Il est mauvais mais pas cher et l'on peut, au fin fond de la déveine, troquer sa bouteille vide contre quelques sous qui, ajoutés à d'autres, permettront d'avoir assez pour en racheter un, deux ou trois litres. Juste de quoi tenir une soirée de plus. « Sa couleur est râpeuse, trouble, compacte, presque solide, son goût âcre et rêche. Lentement, il déchire l'oesophage et vient couler dans l'estomac, glacial. Le ventre a alors un mouvement de rejet face à cette intrusion, un spasme de dégoût qui arrache un frisson bref intense. Mais le vin n'en a cure. Il se répand déjà dans la chair, dans les nerfs, dans les veines. C'est que, hautain et sûr de lui, il parcourt d'un pas conquérant son domaine. D'ailleurs, voici déjà les cellules qui le reconnaissent et s'ouvrent, avides. »
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Le Tas
Mathias Gosselin
- FeniXX réédition numérique (Éditinter)
- Côté court
- 5 Novembre 2015
- 9782402022248
Au fond du regard la besogne avance lentement. Mon père lâche ses outils, se redresse, s'appuie sur le coude et me scrute. - C'est sympa de faire ce chantier ensemble, me dit-il. La face orientée vers le soleil, il me sourit la main placée en visière au-dessus des sourcils ; je reste de glace. De fines croûtes strient sa bouche qui dans sa jeunesse aimantait celles des femmes. Souffrant d'une maladie de peau il l'égratigne sans cesse avec ses ongles, sans se les brosser, même quand il vient de réparer le carburateur de la voiture. Ses traits se tendent, la sueur ravine ses rides. - Tu fais la gueule ? m'interroge-t-il. Mes yeux abandonnent les siens pour mes chaussures, leurs coutures qui sautent, les lacets durcis par le ciment. À la commissure de mes lèvres point un sourire. - Tu dis rien ? insiste-t-il. Son visage respire la frustration ; au lieu de l'exprimer par des paroles il fait siffler ses naseaux. - Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Je hausse les épaules et shoote dans un silex. Sa vue et sa main qui coupait la lumière trop vive chutent sur les graviers. Des mots se fendillent à la lisière de sa bouche, je les devine plus que je les entends. Dans un soupir il remue la tête de droite et de gauche. Il est à terre je suis debout mon ombre tire un trait noir sur son corps.
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Portraits de famille
Jean-Bernard Papi
- FeniXX réédition numérique (Éditinter)
- 5 Novembre 2015
- 9782402022699
Second recueil de poésie de Jean-Bernard Papi, ces Portraits de famille nous entraînent, grâce à de petits tableaux colorés qui exposent Les phantasmes de l'auteur, parmi Les bons et Les méchants qui Lui sont chers. Que l'on soit au nombre des grands de ce monde comme ce Président envoûté par le cul « sublissime » d'une journaliste, voire une simple putain qui « gobait nos pièces blanches/posées sur tranche/d'un coup de hanche/(et d'un vagin plus inavouable)/au coin des tables » ou encore l'Inconsolable : « odeur vieille/qui m'embauma un jour/et dont le souvenir ici, encore m'émerveille/pourquoi faut-il qu'à son tour/disant ta mort, le chagrin en mon coeur se réveille » ce sont tous des personnages envoûtants et difficiles à oublier. L'inspiration est puisée dans La vie courante mais plus souvent dans Les souvenirs de L'auteur qui se plaît à Les exhumer en fonction d'une idée qui Le hante et Le torture depuis toujours : Les morts de toutes Les guerres seraient-ils morts pour rien ? « Que sont nos pères devenus ?/Que reste-t-il de ceux qui croyaient changer le monde ?/Rien. Si ce n'est ce tourment/de les sentir se perdre dans nos mémoires profondes » avoue-t-il dans L'Absent. Rien d'étonnant à cela, Les poèmes de ce recueil sont dédiés à son père mort au combat Le 11 juin 1940. Jean-Bernard Papi est aussi L'auteur de deux romans, d'un recueil de nouvelles et de nombreux articles, poèmes et nouvelles, publiés ici ou Là.
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Sept voies d'oubli
Jean Jacques Meric
- FeniXX réédition numérique (Éditinter)
- L'Echappée belle
- 5 Novembre 2015
- 9782402021210
Les rues s'ouvrent presque à chaque page, dans les villes petites ou grandes. Les façades s'opposent, les remparts se dressent, la foule passe, les chaussées sont dépavées. La paix ramène les devinettes des blasons, les panneaux indicateurs sans mémoire, les plaques de coin renvoyées à l'oubli. Les platanes demeurent, les pigeons aussi. Quant au chiffre 7, sujet du dernier texte, il inspire la forme de tout le recueil : le hasard n'a-t-il pas voulu que Sept Voies d'Oubli soit le septième de l'auteur ?
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Toute la folie du monde
Gerard Lecha
- FeniXX réédition numérique (Éditinter)
- 5 Novembre 2015
- 9782402017749
Sous l'appellation quelque peu ésotérique de « Sotie autobusiaque », « Toute La Folie Du Monde » se présente comme une farce satirique stigmatisant les démences de ce temps à partir de trois personnages clefs : Jésus, Marx et... un Français-moyen-clochard-bouffon-ludion. Dans un ordonnancement loufoque, désordonné, tous trois échangent sur les sens et orientations à trouver en ce début de millénaire tandis que certaines scènes (théâtre dans le théâtre) et quelques apparitions de personnages emblématiques (Brassens, Nietzsche, Sade, etc.) viennent briser des logiques discursives souvent très intégristes.
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Cheval d'enfer et autres nouvelles
Jean-Bernard Papi
- FeniXX réédition numérique (Éditinter)
- 5 Novembre 2015
- 9782402018623
Marc arriva dans les premiers jours de mai à Saïda. Une petite ville algérienne accrochée à la montagne et traversée par une route qui conduit au désert. En ce temps-là habitée, en sus des autochtones, par beaucoup de militaires. Deux mois plus tard, il mourait. Sous mes yeux. Une espèce de folie héroïque l'avait poussé à faire le mariol devant la mort, comme un toréador devant le taureau. En quelques jours, j'en avais vu des hommes, et des meilleurs, tomber autour de moi, autant qu'un ancien de Verdun pendant la bataille. En y réfléchissant, j'avais beau me dire que c'était la guerre, il n'empêche. Un vrai massacre. On s'était battu pour me délivrer. Avais-je une quelconque valeur marchande ou politique, voire intellectuelle ? Rien du tout. On appliquait simplement la règle du jeu : j'avais été capturé, il fallait me libérer, question d'honneur. Si quelqu'un me l'avait demandé, j'aurais répondu que je ne valais guère plus qu'une crotte de chien. Et par-dessus le marché, moi, j'avais survécu à tous les mauvais coups ; mais pas le curé, mais pas Marc, et pas non plus le tirailleur et d'autres. J'avais bénéficié, au cours de ma capture, d'une succession de miracles, le mot n'est pas trop fort. Il fallait se rendre à l'évidence, la providence, le destin, ou, autant l'appeler par son nom, Dieu, m'avait accompagné et protégé. Pourquoi moi ?
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La pluie danse sur le toit
Emmanuel Hiriart
- FeniXX réédition numérique (Éditinter)
- Carte blanche
- 12 Novembre 2015
- 9782402045964
La pluie danse sur le toit. Il n'y a plus personne, l'histoire est terminée : c'est ici que commence ce texte. La pluie danse, après la mort, seule, cynique, indifférente, nue. Ennuyeuse. Que faire ? Rien ; presque rien. Parler, sans espoir de rétablir un sens univoque. Essayer seulement de parler juste, comme on construirait un chant sans musique. D'où ce bref recueil, ce long poème en trois mouvements. Ce jeu d'échos ouvert, qui voudrait en dire autant sur la grâce que les pommes et les rouges-gorges. Lucidement.
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Fermentations poétiques
J.-M. Bongiraud
- FeniXX réédition numérique (Éditinter)
- L'Echappée belle
- 5 Novembre 2015
- 9782402017862
Je ne joue plus aux petites voitures. J'ai perdu la dernière cet après-midi. Je ne dis plus de mensonges. Le poète rôde depuis quelque temps autour de la maison. Il me reste quelques signes inutilisés. Je pourrais construire plus tard certains poèmes. Le monde s'éloigne au fur et à mesure que je l'observe. Il devient une miniature entourée de gros cubes. Je ne dois pas faire de si grands gestes. De cette page tout risque de tomber.
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Apesanteur fiscale
J.-M. Bongiraud
- FeniXX réédition numérique (Éditinter)
- L'Echappée belle
- 29 Octobre 2015
- 9782402018364
De quelle nature sont nos échanges ? Souvent financiers. Fréquemment guerriers. Généralement négatifs. On pourrait les espérer poétiques. Par fortune.
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Foyers de fractures
J.-F. Lemoigne
- FeniXX réédition numérique (Éditinter)
- 29 Octobre 2015
- 9782402018043
Foyers de fractures, c'est l'une des formules auxquelles les radiologues ont recours dans leurs comptes rendus. Pour avoir connu des étapes de cendres et nombre de cassures clandestines, j'ai cru bon de reprendre l'expression et d'en coiffer cette osmose de tensions, de saccages et de désordres obscurs au milieu desquels je me suis trop longtemps débattu. Qu'avais-je face à moi si ce n'est un être dérisoire et funèbre, désaccordé, délabré, disloqué même sous l'emprise d'une désespérance crasse ? À quelle rémission prétendre en dehors d'un fatalisme nonchalant ou d'un détachement à marche forcée ? Se tourner vers l'époque, son étendue livide, marquée par la pénurie spirituelle et les commodités de l'instant ? De telles impasses expliquent les pulsions, les trêves et le ton de cette poésie grinçante, souvent brutale ou abrasive, âpre, acide et rude, travaillée d'aveux comme un journal intime. Il me fallait dégorger, purger, blanchir et mordre. Et pour la première fois instrumenter l'affrontement avide et morne du Je.
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La Valse des mots toupies
Jean-Louis Massot
- FeniXX réédition numérique (Éditinter)
- L'Echappée belle
- 29 Octobre 2015
- 9782402020015
L'amant parfait frappe à la porte de l'aimée : « Qui est là ? ». « C'est moi ». « N'entre pas ». Après beaucoup de solitude, et toujours amoureux, il revient. « Qui est là ? ». « C'est toi ». « Entre ». On connaît l'histoire, mais on ne peut s'empêcher, avec les poèmes de Jean-Louis Massot, de lui trouver une actualité nouvelle, déchirante et feutrée. La valse des mots toupies ou la vie en pointillé... Poésie en sous-titres de films, dont la version originale serait à demi effacée, sautillante et hachurée par usure, saturation ou surexposition. Toujours un peu en décalage, toujours un rien en retrait, en retard sur l'image qui passe trop vite, et on avance sur la souffrance du désir qui passe si lentement... Bien plus que les grandes vérités, ce sont les petites qui nous font découvrir et accepter une vie insoutenable dont cependant le goût nous reste attaché, comme un mot sur le bout de la langue et qu'on hésite à prononcer. Jean-Louis Massot ou le monde en coin de table pour cerises... Werner Lambersy
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Toujours c'est presque l'aube
Regis Louchaert
- FeniXX réédition numérique (Éditinter)
- L'Echappée belle
- 29 Octobre 2015
- 9782402018968
« La poésie est à la vie ce qu'est le feu au bois », écrivait Pierre Reverdy en une équation significative. Nous qui lisons, nous qui écrivons, nous attendons du poème qu'il soit un plus-être, un mieux vivre. Loin de nous éloigner du réel, la vision poétique communique aux visages et aux paysages de notre quotidien, une lumière qui retient l'attention trop souvent distraite, une chaleur qui attise l'élan, la ferveur d'exister en ce monde. Le beau titre, emprunté par Régis Louchaert à Marguerite Duras, peut se lire de cent manières. Serait-ce l'espérance modeste, obstinée (toujours) d'une aube ou de presque l'aube, la promesse - en partie - tenue ? (...) Nous ne le savons que trop : devant une oeuvre d'art, il s'agit de se tenir en silence plutôt que de commenter ; entrouvrir la porte et s'effacer sur la pointe des pieds, confiants parce que toujours c'est presque l'aube. Colette Nys-Mazure
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Le Désert sensible
Georges Rose
- FeniXX réédition numérique (Éditinter)
- L'Echappée belle
- 29 Octobre 2015
- 9782402019248
"L'espérance sait quelque chose probablement mais ce n'est pas un savoir disent les autres on ne répond pas on obéit comme on peut." Prix de poésie du Val de Seine 1999
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Australia ou le Pays rouge
Daniel Leuwers
- FeniXX réédition numérique (Éditinter)
- 29 Octobre 2015
- 9782402024815
Mon errance m'a conduit pendant trois années en Australie et dans le Pacifique. Ravissement de la lumière. Et ensorcellement d'un monde vierge et étrangement néant qui semble aspirer l'angoisse et la métamorphoser en art originaire - l'art aborigène. Australia : rougeur d'une terre qui s'éprouve dans le sang qui l'a fécondée. Pays de contusions, qui invite à l'évasion vers les vastes espaces - lancinante répétition de la grande partance qui nous menace. Vie avide de vide.
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En observant la réalité, celle des êtres, des événements, des lieux, n'éprouve-t-on pas quelquefois l'impression qu'elle pourrait nous être livrée autrement ? Ce que nous voyons n'est peut-être pas exactement ce qui est ou ce qui a lieu et un regard tout autre ne parvient-il pas à bouleverser les données les plus immédiates ? C'est ainsi que se découvre un monde insolite, étrange ou inquiétant qui met à mal l'existence, le passé, l'histoire des êtres de chair ou de papier. L'inattendu survient souvent au cours de ces récits et certains héros ne savent plus très bien où se situe la vérité - leur vérité - où se trouve le mensonge. En parcourant ces nouvelles, on devine que les certitudes humaines sont fragiles, que seuls les mots parviennent à concilier réalité et fiction qui se fondent dans un même élan, une même unité.
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De l'Orient à l'Amour
François-Xavier
- FeniXX réédition numérique (Éditinter)
- L'Echappée belle
- 29 Octobre 2015
- 9782402026802
Peut-on dépeindre « l'amour d'une femme et celui d'un pays au point que l'un devienne le signe et le symbole de l'autre » autrement que par la poésie ? Assurément, non. C'est pourquoi François Xavier nous offre ces vers rafraîchissants pour clamer haut et fort cet amour binôme : « que ce pays soit le Liban, que la femme autour de qui ce pays tourne soit une fille du Liban, voici qui lie l'amour d'aujourd'hui à un amour de toujours », souligne Salah Stétié dans sa préface. François Xavier mène, par l'entremise de ses récits poétiques, une quête individuelle et métaphysique pour essayer de déterminer le lien qui peut unir dans un même songe la pensée mystique du soufi Ibn `Arabi à la rigueur cartésienne. Le regard qu'il porte sur le mouvement du monde est tourné vers la recherche de son origine ontologique et géographique, baignée des mystères de l'incertitude et des croyances religieuses. Allant, telle une plume portée par le vent des contradictions, de l'Orient sacré à la spiritualité occidentale, il jalonne ses espoirs et ses échecs de propositions diverses. Ce livre, profondément « méditerranéen », tente une nouvelle fois de démontrer l'existence d'un humanisme commun entre Orient et Occident pour sauvegarder l'idée maîtresse de l'indispensable nécessité des différences. Abordant tour à tour les thèmes sacrés de l'Orient - la terre, le respect des traditions, l'histoire de la famille, les religions, la philosophie, l'imaginaire et l'honneur - en y mêlant la vénération de la femme - d'une femme - ce recueil transporte son lecteur vers les idéaux millénaires d'un peuple et d'une région qui de trop de souffrances aspirent à la clémence des cieux. Mais surtout, ce livre démontre que l'amour est et restera toujours le seul et unique lien qui permettra d'unir au-delà des mondes et des civilisations les hommes de toutes obédiences, de toutes races, car seul l'abandon de soi peut offrir la paix.
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Chant d'ostéoporose
Odile Caradec
- FeniXX réédition numérique (Éditinter)
- L'Echappée belle
- 26 Novembre 2015
- 9782402017558
« Ostéoporose » : voilà bien le genre de mot qu'on peut trouver joli, « poétique », tant qu'on ne sait pas ce qu'il veut dire. Ça pourrait être, pourquoi pas, le bruit des vagues dans un coquillage en bord de mer... La réalité sémantique est plus douloureuse. A priori, donc, pas de quoi en tirer un chant. Et c'est là qu'intervient la magie d'Odile Caradec : car elle connaît la signification clinique du mot, mais elle le détourne, le magnifie plutôt, pour lui donner toute la poésie qu'il y a aussi dans ses os, ses sons, ses syllabes. Tout au long de ses poèmes, Odile Caradec ne nie pas l'hiver, la vieillesse, la souffrance, la mort, mais elle leur fait, fidèle à son style inimitable, de délicieux pieds de nez : Ah ! les pieds des grands-mères il faut les mettre sous la cendre comme les pommes de terre du temps jadis les merveilleuses pommes de terre cuites à la cendre mangées sans beurre, noires et chaudes la peau si bonne et la pulpe tant délectable C'est un livre dont on ne sort pas guéri (on ne guérit de rien), mais il fait devenir rieur et fraternel. C'est merveilleux. Jean-Claude Martin
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Toi qui viens de la mer
Emmanuel Hiriart
- FeniXX réédition numérique (Éditinter)
- L'Echappée belle
- 26 Novembre 2015
- 9782402021814
Ce livre est un jardin : une manière d'habiter le monde au rythme des saisons. Comme les jardins classiques, il dialogue avec les paysages voisins et se souvient des saisons passées. C'est aussi, comme les anciens jardins basques, un lieu cerclé de pierres où l'on murmure les paroles de rites peu catholiques. Pour y pénétrer il faut suivre une ancienne piste de berger qui gagne le sommet de la colline en traversant la forêt. On peut aussi tourner les pages. Il veille sur le pays mouvant de la mer d'où viennent (Pierre de Lancre, démonologue illustre nous l'assure), avec les averses, la vielle Aphrodite et quelques Vierges marines, des sorcières effrontées (leurs soeurs ?) qui vont danser leurs métamorphoses dans les fougères. Naïves comme des poètes, elles pensent que leurs mots ont prise sur le monde. Pour l'instant, elles ignorent que Dieu les a chassées du jardin, où l'auteur prend plaisir à les retrouver.
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Laurent Bayart, en chroniqueur des riens et du cosmos, du détail et de l'essentiel, nous propose une quête de son quotidien et par là même du nôtre. Recherche obsédante mais également nourricière, où la « feuille blanche vient, tel un chaton, réclamer une caresse ». Tantôt légère, sa plume saisit l'anecdote pour nous faire vivre des scènes familiales à la Pagnol. Sucettes en prose, à déguster en plein soleil. On apprécie son humour et sa manière d'écureuil de décortiquer les mots comme des noisettes. À travers sa gourmandise parfois gargantuesque du verbe et sa propension à l'énumération, on ressent Bayart non seulement butiner les fleurs de l'imaginaire ou faire du « goutte à goutte avec lui-même », mais aussi s'attarder au jardin des êtres. On musarde ainsi au gré de « l'apologie de la petite vitesse », mordant parfois à belles incisives dans quelque question existentialiste, aussitôt tournée en dérision. Claude Luezior
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Le Tablier de lumière
Bernard Desmaretz
- FeniXX réédition numérique (Éditinter)
- L'Echappée belle
- 11 Juin 2016
- 9782402378079
Une traversée de la nuit, avec ses questionnements et ses doutes, liés à des temps de clôture et de ronce.
Au secret de l'atelier du verbe, une forge de soi, où l'homme se construit, creusant les carrières de son être.
Au-delà, visée dans l'espérance, la femme, fougère et cristal.
Et, pour le forgeron des mots, ce tablier de lumière qui le protégera des limailles et des étincelles. -
Carnets de doutes
Christian Congiu
- FeniXX réédition numérique (Éditinter)
- 12 Novembre 2015
- 9782402046657
Avec sa propre faim, avec sa propre soif, la houle de son coeur, Christian Congiu cherche, au risque de se perdre, le doute au ventre, le chemin qui mène à l'Autre. Cet Autre, sans qui, rien ne serait possible : Homme et Dieu. Dieu dans l'homme. L'homme hésitant, perdu à qui...il faut pardonner parce que le pardon est plus fort que la mort... Et si...on met du temps à naître... Alors, les mains blessées, l'âme rompue, les larmes au bord des cils, écrire. Écrire sur l'eau, écrire sur le sable, écrire dans le vent, écrire sur sa peau. Parce qu'écrire est peut-être aussi un acte de foi. (Extrait de la préface)
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La Fragilité des choses : Réflexions et aphorismes
Charles Ritter
- FeniXX réédition numérique (Éditinter)
- Carte blanche
- 5 Novembre 2015
- 9782402038706
De certains insectes qui ne vivent que quelques jours, nous nous demandons, perplexes ou vaguement méprisants, quelles pourraient bien être la raison et l'utilité d'une existence aussi éphémère. La Nature n'est-elle pas cruelle et cynique de ne faire vivre certaines de ses créatures que l'espace de quelques levers de soleil ? Imaginons maintenant une race d'êtres vivant cinq mille ans avant d'atteindre la sénilité : que représenteraient pour eux les quelques dizaines d'années que les humains espèrent tenir ? Ne méditeraient-ils pas à leur tour sur le mépris de la Nature à notre égard ? Et pourtant, cinq millénaires d'existence restent encore dérisoires au regard des deux abîmes temporels devant et derrière eux. Toutes les durées finies restent petites dans l'infini ; surtout lorsqu'il est l'heure de partir. Mais après tout, cinq mille ans, serait-ce vraiment supportable, pour nous qui nous supportons déjà si mal quelques années ? C'est d'ailleurs ce que doivent se dire les libellules lorsqu'elles nous écoutent.